‒ Tu sais que tu ressemble prodigieusement à Carole Bouquet ce matin. J’adore Carole Bouquet.
Elle tourne la tête, l’observe, l’œil froid. Allongé sur le lit dans la fausse pause décontractée qui l’avantage, il est plutôt beau gosse, on ne peut pas dire. Ventre plat, jambes musclées, bras souples, gueule d’ange, vingt-huit ans.
Con comme une valise.
‒ La semaine dernière, je ressemblais à Cyd Charisse, il y a deux jours c’était Lauren Bacall, hier Grace Kelly et maintenant Carole Bouquet. Ce n’est plus un carnet de rendez-vous, c’est un étalage de fleuriste.
‒ Que des stars, et de quelle classe !
Il arbore ce sourire fat qu’elle ne supporte déjà plus après à peine quinze jours.
‒ Et, sais tu seulement comment je m’appelle… vraiment.
‒ Mais oui… Evidemment… euh…
Elle laisse planer le silence une poignée de secondes puis presse le bouton de son majordome beau, chic, baraqué et toujours un peu jaloux.
‒ Charles ? Une merde à débarrasser.
Il a l’habitude.